Au Royaume-Uni je subissais les regards désapprobateurs des britanniques alors que j'osais prendre mon thé sans lait, en Russie je passe moins pour une alienne mais attention, chez les russes aussi le tea time est un rituel sacré. Le thé se prend avec une rondelle de citron (vos invités vous la réclameront si vous ne la leur proposez pas!). Vous me direz ce n'est qu'une rondelle de citron, en quoi cela change t-il fondamentalement le goût du thé? Eh bien imaginez un français manger du fromage sans baguette...Inconcevable n'est-ce pas?
- Le mot d'ordre pour affronter l'hiver russe: VI-TA-MINES!
En hiver les gens ont une véritable obsession pour les mandarines, qu'ils considèrent la source principale de vitamines pour affronter le froid et donc réduire les probabilités d'attraper froid. Il n'y a pas un supermarché ou une petite échoppe sans son stock de mandarines. En plus des mandarines, les russes ont toujours une boîte de vitamines (compléments alimentaires) qui traine (dans leur sac, dans la voiture, sur la table de la cuisine...) et, très généreux, en proposent systématiquement aux gens avec qui ils se trouvent lorsqu'ils en prennent (amis, collègues, autres simples connaissances).
Lorsque nous avons emménagé avec ma colocataire dans notre appartement typiquement soviétique, nous avons eu la joie de découvrir nos autres colocataires: des cafards et des vers. Pas vraiment surprises de découvrir notre "package de bienvenue", on pensait pouvoir s'en débarasser rapidement avec un simple insecticide. Quelle n'a pas été notre surprise de nous entendre dire que les insecticides anti cafards et vers de maison sont interdits à la vente en Russie et que l'on doit simplement "jeter toute notre nourriture contaminée, nettoyer, et attendre qu'ils partent d'eux-mêmes". Effectivement, nous n'avons pas trouvé d'insecticide anti cafards et vers, nous avons donc utiliser un insecticide de jardin, sans grand succès. Nous avons donc décidé de nous soumettre à la méthode russe et d'empaqueter absolument tous nos aliments dans des sachets plastiques.
Si dans la plupart des pays développés la société de consommation a habitué les citoyens à consommer, jeter, racheter, perpétuellement changer tous leurs biens de consommations pour les dernières nouveautés, la Russie n'a pas encore atteint ce niveau. En effet, les russes ne jettent pas. Pas question par conséquent de jeter le four de votre grand-mère acheté du temps de l'URSS, ni la machine à laver qui n'a même plus de poignée, et même si les fenêtres qui ne ferment même plus nous garantissent une isolation casi nulle, vous ne pensez pas les changer pour de nouvelles à moins que les carreaux soient cassés (que dis-je! vous ne changeriez que les carreaux!). Tous ces exemples n'ont pas été imaginés au hasard, ce sont simplement notre four, notre machine à laver, nos fenêtres...
- Des fleurs et des médicaments
Denrées de première nécessité? C'est ce qu'on pourrait croire vu le nombre de marchands de fleurs et de pharmacies dans les rues moscovites. Les marchands de fleurs (mobiles comme fixes) sont dailleurs les seuls magasins ouverts 24/24H, avec certaines pharmacies. en plus des nombreux marchands de rue, chaque station de métro a son compte de babushka aux bras plein de bouquets. Cette omniprésence des fleurs trouverait son explication dans le calendrier des fêtes nationales russes. En effet le calendrier russe compte pas moins de 12 jours de fêtes officielles et donc jours fériés, 14 fêtes non officielles mais pas moins fêtées et 4 périodes principales de fêtes religieuses (très largement fêtées). Si vous ajoutez à cela les saints et les anniversaires...
Les surgelés de Picards ont encore du chemin à faire pour séduire les russes. Les supermarchés ont un choix relativement limité par rapport aux supermarchés européens. Les russes préfèrent encore se fournir aux rayons boucherie/charcuterie, poissoneries, fromagerie/crèmerie. Curieuse de comprendre cet attachement pour la nourriture fraîche, j'ai comparé les prix et tout s'explique: les rayons de viandes, poissons et fromages frais (que l'on découpe à la demande du client) sont moitié moins chers que leurs équivalents au rayon des surgelés. Le choix est également beaucoup plus large. Il m'est donc difficile d'en conclure si les russes préfèrent manger frais ou si cette tendance est juste due aux prix compétitifs des rayons boucherie, poissonnerie et fromagerie des supermarchés.
- Un marché dans votre coffre
Essentiellement tenus par des babushka mais aussi de temps en temps par des hommes, l'arrière des voitures à la sortie du métro se transforme en véritable petit marché. On vous propose généralement différentes sortes de miel "fait maison", de gros morceaux de viande et de poisson frais (frais parce qu'il fait -20°C, je ne vous parle pas des critères de propreté du conditionnement des aliments), toutes sortes de fruits et légumes rares (que je ne parviens jamais à identifier) mais également des chaussettes et des semelles chaudes, bref les essentiels du "pack hiver". Stockés à l'arrière de la voiture sans aucune protection, sur un sac plastique sur le trottoir où tout le monde marche, pressé, éclaboussant de temps à autre d'un peu de neige/boue/pluie, la marchandise de ces petits marchés inspire peu confiance.
- "-Ca va? -Normalement, merci, et toi?"
Quand un russe demande à un autre russe comment ça va, il ne lui répond pas "bien" mais "normalement" (ce qui signifie bien, ne vous inquiètez pas).
Une autre bizarrerie (bizarre pour nous européens) de la langue russe: les appareils électroniques en panne "ne travaillent pas".
- "Горячий шоколад пожалсто"
Lorsque vous commandez un chocolat chaud, ne vous attendez pas à pouvoir le boire. Le chocolat chaud dans lequel on trempe son croissant n'existe pas dans les cafés russes. Ici on vous sert une tasse de chocolat, chaud, c'est à dire une bonne portion de chocolat pure (comme celui des plaques de chocolat pour cuisiner) que l'on a fait fondre.
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